Le jeûne

Le jeûne du mois du Ramadhan,troisième pilier,est un devoir particulièrement astreignant qui impose aux membres de la communauté musulmane une discipline et une maitrise de soi réellement pénibles et parfaitement contraires aux tendances "laxistes" de la mentalité moderne.

Il consiste à s'abstenir totalement,dès avant l'aube et pendant toute la journée jusqu'au coucher du soleil,de manger,de boire,de fumer,de respirer des parfums et de se livrer à des plaisirs charnels.

Certes,l'abstinence est suspendue dès le moment où les "Mouadhine" annoncent le "Maghreb" du haut des minarets.

Les nuits du Ramadhan deviennent alors souvent des fêtes où l'on se goberge plus qu'à satiété,et cela tant que l'obscurité empêche de "distinguer le fil blanc du fil noir".
Mais cela n'atténue guère les difficultés de l'abstention elle-même,surtout lorsque les journées sont longues et chaudes,et qu'il faut refuser à son corps tout ce que l'on est si empressé à lui accorder en temps ordinaire.

En tout cas,pour mesurer équitablement la rigueur de ce régime,il faut en avoir fait soi-même l'expérience.On ne manquera pas ensuite d'admirer que les populations musulmanes continuent si largement à s'y soumettre.

Les bienfaits spirituels et même matériels du jeûne sont d'autant plus grands que sa pratique est rigoureuse.En particulier,il comporte une abolition momentanée de la dépendance de l'homme par rapport au monde de la matière,ce qui restaure sa disponibilité vis-à-vis d'Allah.En rompant la routine de la vie terrestre et quotidienne,il fournit à chacun une occasion de dominer ses instincts.

Devoir d'obéissance et de mortification qui rapproche d'Allah,le jeûne du Ramadhan n'est pas non plus dénué de portée sociale,puisqu'il soumet riches et pauvres aux mêmes privations,et d'ailleurs,selon l'usage traditionnel,la solidarité musulmane se manifeste particulièrement pendant le mois sacré par des aumônes spéciales et autres actes de générosité envers les indigents.